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Turkménistan

Achgabat, capitale monumentale

Achgabat, la capitale du Turkménistan, étonne par son esthétique architecturale. L’urbanisme y suit une logique géométrique rigoureuse, dominée par le marbre blanc et les monuments grandiloquents. La ville détient d’ailleurs le record mondial du plus grand nombre de bâtiments en marbre blanc, selon le Livre Guinness des records. Le palais présidentiel, la Tour de la Neutralité ou encore l’Arc de la Neutralité figurent parmi les édifices les plus emblématiques.

Le musée national d’Histoire du Turkménistan conserve des milliers d’objets archéologiques et ethnographiques, retraçant l’évolution de la région depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne. La place de l’Indépendance, bordée de statues en bronze doré, constitue un exemple typique du style national turkmène contemporain.

Le désert du Karakoum et le cratère de gaz de Darvaza

Le désert du Karakoum couvre environ 70 % du territoire. Il s’agit d’un environnement extrême, avec des températures pouvant atteindre 50 °C en été. Dans cette étendue sableuse se trouve l’une des curiosités les plus étonnantes du pays : le cratère de gaz de Darvaza. Surnommé la Porte de l’Enfer, ce cratère enflammé résulte d’un effondrement accidentel d’un champ de gaz en 1971. Les géologues ont décidé d’y mettre le feu pour éviter la diffusion de méthane, créant ainsi une combustion qui perdure depuis plusieurs décennies.

Le site attire les amateurs de paysages extrêmes et de géologie. Il reste visible la nuit, grâce à l’intensité de ses flammes. Bien qu’isolé, le lieu est souvent intégré aux circuits de découverte du désert, généralement avec des nuitées en campement traditionnel sous yourte.

Les vestiges de l’antique Merv

Située dans la région de Mary, l’ancienne cité de Merv constitue l’un des sites archéologiques les plus importants d’Asie centrale. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle témoigne de l’influence persane, grecque, arabe et mongole. Merv fut l’une des plus grandes villes du monde au XIIe siècle, avant d’être détruite par les armées de Gengis Khan.

Les vestiges encore visibles incluent les murailles de la citadelle d’Erk Kala, les mausolées seldjoukides, ainsi que les ruines de mosquées et de palais. L’ensemble reflète une grande diversité architecturale et une stratification urbaine remarquable. Le site est accessible depuis la ville de Mary, où se trouve également un musée régional.

Konye-Urgench et ses monuments islamiques

Konye-Urgench, dans le nord du pays, abrite un autre ensemble historique majeur. Ancienne capitale de l’empire Khwarezmien, cette ville a été florissante jusqu’au XIIIe siècle. Malgré sa destruction, plusieurs édifices subsistent, tels que le minaret de Gutlug-Timur, haut de 60 mètres, et considéré comme l’un des plus élevés d’Asie centrale.

Le mausolée de Turabek-Khanum, dont le dôme présente une décoration en mosaïque turquoise complexe, témoigne du raffinement artistique islamique de l’époque. Les monuments de Konye-Urgench attirent chercheurs, architectes et passionnés d’art islamique.

Les montagnes de Köýtendag

À l’est du pays, la région montagneuse de Köýtendag se distingue par ses paysages escarpés et ses formations géologiques anciennes. Le parc naturel de Köýtendag comprend des canyons profonds, des grottes karstiques et une riche biodiversité. On y trouve notamment la grotte de Karlyuk, longue de plus de 50 kilomètres, dont certaines cavernes abritent des lacs souterrains.

Les montagnes sont aussi connues pour la vallée des empreintes de dinosaures, où plus de 400 traces fossilisées ont été recensées. Ces empreintes, bien conservées dans la roche calcaire, datent du Jurassique. La zone reste l’un des rares lieux où l’on observe autant de traces de dinosaures en un seul site.

Les traditions nomades et les marchés locaux

Malgré l’urbanisation croissante, les traditions nomades restent vivaces dans plusieurs régions rurales. L’élevage de chevaux Akhal-Teke, race endémique du Turkménistan réputée pour son élégance et sa résistance, fait l’objet d’un véritable culte national. Ces chevaux sont élevés dans des haras spécialisés, principalement autour d’Achgabat.

Les marchés hebdomadaires, comme celui de Tolkuchka près de la capitale, offrent un aperçu de la vie quotidienne. On y trouve des tapis turkmènes tissés à la main, appelés haly, des étoffes traditionnelles, des bijoux en argent et des produits agricoles. Ces lieux conservent une fonction sociale importante dans un pays où les réseaux de distribution modernes restent limités.

Les bains de Kow Ata

Non loin d’Achgabat, les grottes de Kow Ata abritent un lac souterrain à température constante, estimée à 36 °C. L’eau, riche en minéraux, attire pour ses vertus thermales. La grotte elle-même s’étend sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur, et l’expérience de baignade dans cet environnement naturel reste rare à l’échelle régionale.

Kow Ata constitue un exemple des nombreuses ressources souterraines du Turkménistan, souvent méconnues mais exploitées localement depuis des siècles, tant pour les besoins agricoles que pour les usages médicinaux.